C'est probablement le billet le plus personnel que je publierai sur ce blogue. D'ailleurs au moment où je rédige ces lignes, j'ignore si le sort final de ce billet prendra la forme de brouillon ou publication. Depuis quelques temps, je ressens de besoin d'exotisme dans mon assiette. Puis la réflexion prend une forme que j'ignorais. C'est en tombant sur ce billet de Taxi-Brousse portant sur L'exil chez soi que j'ai commencé à comprendre. J'ai aimé la bouffe grâce aux voyages, aux séjours longue durée à l'étranger. Je tente, depuis mon retour, de retrouver l'exotisme dans mon assiette mais la vie me rend l'exercice de plus en plus difficile.
J'ai appris que mes endroits préférés à Toronto avaient fermé leur porte. Mon épicerie préférée où je trouvais tous les produits étrangers a fait faillite en décembre. L'envie de repartir, de découvrir de nouveaux produits ailleurs sur une terre étrangère? Pourquoi pas me direz-vous. Pourtant, certains évènements font réfléchir. Une amie sénégalaise connue lorsque j'habitais là-bas a été emportée par le cancer, en Italie sans jamais remettre les pieds dans son pays natal. Une amie en exil au Mexique est décédée loin de sa famille, de ses amis.
Paulo Coelho a déjà dit «Qui a l’habitude de voyager sait qu’il arrive toujours un moment où il faut partir.» Il a raison mais il met de côté certaines réalités.
Parce que maintenant, ma vie est nettement plus riche ici qu'elle l'était au moment où je partais vers d'autres terres inconnues. Au moment où mes parents âgés vieillissent, au moment où des amis se marient, d'autres adoptent, au moment où la personne qui est dans ma vie me rappelle que je fuis l'enracinement, l'exil m'apparait moins tentant. Même si je dois m'en remettre à ma mijoteuse, à des plats qui trop souvent reviennent dans mon assiette, où les produits sont limités.
Et vous, comment vivez-vous votre exil au quotidien, dans votre assiette, à l'épicerie?
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